les miracles de la nature

Comme pour l’ensemble des espèces animales ou végétales,  la nature dans sa sublime générosité ne ménage pas ses efforts pour la survie de l’huître., même son mode de reproduction est bien spécifique.

Genre : hermaphrodite cyclique. C’est le cas de l’huître majoritairement présente en France, la « Crassostréa Gigas » ou huître portugaise. Ainsi va la nature dans ses fantaisies : cette huître sera donc une année femelle et une année mâle et la production de ses gamètes est liée à la température de l’eau, produites à une température au-delà de 10°, elles sont ensuite libérées dans une eau aux environs de 18°.

Une sélection drastique sera ensuite faite naturellement. Imaginons en effet que sur les millions d’ovules que produit une huître (de 20 à 100), et plus encore de spermatozoïdes, seulement 10% des larves parviendront jusqu’à l’âge adulte !

A noter aussi, la distinction entre les modes de reproduction de l’huître creuse et celle de l’huître plate : tandis que la première est ovipare (le développement de la larve se fait à hors du corps femelle), la seconde est vivipare (il se produit à l’intérieur).

Fragiles naissances : une huître femelle produit chaque année plus d’un million d’œufs, mais sa survie  demande certaines conditions allant de la température de l’eau (21°), son degré de salinité qui ne doit pas être excessif et les nuances du climat.

C’est à ce prix que l’œuf, parfaitement invisible, sera apte à se fixer sur un support (condition sine qua non de sa survie).

 

Pour ou contre l’huître triploïde

 

Sachant que l’huître femelle sauvage est de nature diploïde (c'est-à-dire possède 2 jeux de chromosomes), évoquer une l’huître triploïde nous amène à pousser la porte des laboratoires. En effet, cette huître est le résultat d’un croisement entre une femelle sauvage (diploïde donc) et une huître tétraploïde mâle (bénéficiant de 4 jeux de chromosomes).

Ainsi est né l’huître triploïde dans les années 1990, aux Etats-Unis mais aussi en France, suite au travail du Laboratoire de Génétique et de Pathologie de la station de La Tremblade, à la demande de l’Institut Français de Recherche pour l’Exploitation de la Mer (FREMER). Après un premier brevet en 1995, un second suivra en 1997, et en 2001, l’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments n’émettra aucune réserve quant à sa commercialisation.

 

Ainsi conçue et validée, l’huître « triploïde » connaît un développement commercial plutôt important. Et comme tout produit ayant été « fabriqué », elle soulève aussi des controverses. Mais attention ! Il est important de préciser que l’huître « triploïde » n’est pas un OGM (Organisme génétiquement Modifié) si conspué, mais un OVM (Organisme Vivant Modifié). Ainsi la manipulation n’est-elle pas effectué sur les gènes mais sur les seuls chromosomes (3 jeux au lieu de 2 en l’occurrence).

Néanmoins, outre son prix très élevé, l’huître « triploïde » reste critiquée, et il existe un courant d’ostréiculteurs « anti triploïdes » revendiquant l’élevage d’huîtres au naturel et cherchant par là même la création d’AOP et de mentions spécifiques permettant une traçabilité des huîtres.